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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/167

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AFFREUX COMPLOT.

lait le temps de sa captivité et les tortures qu’elle avait endurées ; mais, eût-elle dû souffrir mille fois plus encore, elle n’eût pas voulu arriver une minute plus tard et sortir une seconde plus tôt.

Il y avait plusieurs semaines qu’elle visitait ainsi son ami, l’homme qui avait été son protecteur et presque son mari, lorsqu’une circonstance singulière vint jeter l’effroi dans son âme attristée : elle s’aperçut à plusieurs reprises que quelques-uns de ces hommes qu’elle rencontrait au parloir de la prison la suivaient, au retour, jusqu’à l’hôtel de la baronne ; et un jour elle crut voir entrer l’un d’eux chez le concierge. Elle ne voulut cependant en rien dire à sa généreuse protectrice, de peur de lui donner des craintes qui ne fussent pas fondées ; mais elle se proposa de s’assurer, autant que possible, de la vérité, afin de ne rien négliger pour connaître