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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/170

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JUSTINE.

sin ; mes amis m’y attendent : ce sont des hommes sûrs, qui répondront sur leur tête de l’exécution comme du succès de l’entreprise dès que vous le voudrez.

Justine n’hésita plus à suivre l’étranger ; car elle se dit qu’elle devait avoir peu de chose à craindre dans un lieu public, en plein jour ; il s’agissait de sauver Georges, et il y avait, dans ces deux mots seulement, de quoi faire braver bien des dangers. Ils entrèrent bientôt dans un café d’assez chétive apparence, et la jeune fille recommença à trembler en reconnaissant, dans les amis dont lui avait parlé l’inconnu, les hommes qu’elle rencontrait ordinairement au parloir de la prison. Tous prirent place à une table située dans l’endroit le plus obscur d’une salle enfumée ; alors le personnage qui avait conduit Justine entama la conférence par ces mots :