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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/174

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JUSTINE.

— Songez, dit le chef, que vous ne courrez aucun danger : nous couperons un carreau de votre croisée pour faire croire à l’effraction ; nous vous mettrons un bâillon et nous vous attacherons les bras et les jambes, le tout très-décemment de manière à ne pas vous faire le moindre mal.

— Vendre et livrer ma bonne mère ! non, non, jamais !…

— Votre bonne mère, mon enfant, n’en mangera pas un plat de moins à son dîner, et vous en mangerez quelques-uns de plus avec le bien-aimé.

Justine était dans un état horrible ; jamais combat plus épouvantable ne s’était livré dans le cœur d’une femme.

— Cela va venir, dit tout bas l’un des bandits ; encore un petit coup d’éperon.