Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
162
JUSTINE.

— Qu’à cela ne tienne, dit le chef ; vous avez deux jours pour vous décider ; mais n’oubliez pas que d’ici là les murs auront des oreilles, et que vos actions les plus secrètes nous seront connues. Malheur à lui, malheur à vous, si vous songez à nous trahir… Or il n’y a plus de terme moyen maintenant : si vous n’êtes pour nous, vous êtes contre nous, car vous ne pouvez être neutre dans cette affaire. Pesez bien toutes ces considérations, belle dame, et que votre bon ange vous dispose à faire échange de services.

Cela dit, il offrit la main à Justine, la conduisit jusque dans la rue, et la laissa à l’endroit où il l’avait rencontrée.

La pauvre fille était dans un état impossible à décrire ; une fièvre ardente la consumait, des pensées sans suite se heurtaient