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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/181

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AFFREUX COMPLOT.

l’honneur, elle se laissa conduire en se recommandant à la Providence, qui l’avait déjà soumise à de si cruelles épreuves.

Bien que l’homme qui conduisait la pauvre orpheline n’eût parlé que d’une distance de quelques pas à franchir pour arriver au lieu où l’attendaient ses amis, ils marchaient déjà depuis un quart d’heure ; ils avaient successivement traversé plusieurs rues étroites, sombres et fangeuses. À mesure qu’ils avançaient, Justine tremblait plus fort.

— Où me conduisez-vous donc ? dit-elle enfin en s’arrêtant.

— Nous y voici, chère dame ; encore quelques pas seulement… Il est vrai que ces rues sont bien mal entretenues ; en vérité, je ne sais où passe l’argent du budget. Pour moi, si j’en eusse été le maître, il y aurait