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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/207

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UN VOL.

les brigands sortirent sans rencontrer le moindre obstacle.

Cette nuit fut horrible pour Justine. La pauvre fille invoquait la mort comme un bienfait, et chercha pendant plusieurs heures les moyens de se la donner ; puis elle tomba épuisée, et demeura long-temps dans cette situation. Au point du jour la trappe s’ouvrit : quelques-uns des brigands descendirent en jurant ; on reconnaissait facilement qu’ils étaient ivres. Justine pensa que probablement ils avaient changé d’avis, que sa mort leur avait paru nécessaire, et elle s’en réjouit.

— Allons, ouvre l’œil, princesse, dit l’un d’eux : la farce est jouée, et on va te faire voir qu’on n’a pas de rancune.

— Que me voulez-vous ?

— On veut te communiquer un déjeuner