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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/218

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JUSTINE.

— C’est ma foi vrai ; je n’y pensais pas… Qui est-ce qui va la chercher ?

Deux hommes descendirent aussitôt dans le caveau où était la pauvre orpheline. Plus de trois mois s’étaient écoulés depuis que l’infortunée avait été descendue dans ce cachot ; aussi sa faiblesse était si grande qu’il fallut la porter jusqu’au rez-de-chaussée.

— Ma fille, lui dit le chef de la bande, la justice est juste et nous aussi, ce qui fait que vous avez été condamnée hier à la peine de mort par la Cour d’assises du département de la Seine ; car, entre nous, vous ne l’avez pas volé : si vous n’aviez pas fait la bégueule à contre-temps, vous n’auriez pas envoyé votre amant aux galères et votre mère adoptive dans le royaume des taupes : règle générale, les gens qui n’ont pas pitié de leurs semblables font une mauvaise fin. Cependant, comme nous avons de l’humanité,