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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/219

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UN AUMÔNIER.

nous allons vous jeter à la porte, en vous priant d’aller vous faire pendre ailleurs.

Justine croyait rêver ; mais, avant qu’elle eût le temps de se remettre, ils l’entraînèrent au milieu de la petite rue et disparurent ; l’orpheline fit quelques pas en chancelant, puis, quand elle fut parvenue à en sortir, le grand air la ranima. En ce moment des crieurs publics passèrent près d’elle en vociférant :

— Voilà ce qui vient d’paraître ! c’est le jugement et la condamnation à la peine de mort de Justine de Melleran, convaincue d’avoir assassiné la baronne de Boistange, sa mère adoptive, etc.

Une sueur froide couvrit le visage de la pauvre fille ; elle s’appuya sur une borne, eut des hallucinations, et fut près de perdre