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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/223

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UN AUMÔNIER.

— C’est ce que nous allons voir, répliqua le premier en tirant son sabre.

Le second en fit autant, les fers se croisèrent ; mais les combattans furent presque aussitôt séparés par les passans, dont cette scène avait attiré l’attention. Au même instant, un homme d’un âge peu avancé, mais dont l’habit ecclésiastique commandait le respect, fendit la foule, et s’adressant aux deux soldats :

— Malheureux ! ne vous ai-je pas dit cent fois que ces armes ne vous sont confiées que pour la défense de votre pays et de votre prince ?

— L’abbé Compois ! dit l’un.

— Notre aumônier ! s’écria l’autre.

Et tous deux remirent immédiatement le sabre dans le fourreau.