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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/227

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UN AUMÔNIER.

protecteur, qui avait à demi-voix donné ses ordres au cocher.

— Maintenant, ma fille, dit l’aumônier vous pouvez parler sans contrainte : expliquez-moi donc comment il se fait qu’une jeune personne, qui paraît si bien élevée, se soit trouvée en butte aux outrages de ces gens grossiers…

— Oh ! mon père, je ne saurais vous dire cela en deux mots ; l’histoire de mes malheurs est longue, quoique je sois bien jeune.

— Je suis disposé à l’entendre jusqu’au bout, ma fille ; et le temps ne nous manquera pas, car il y a loin d’ici au lieu où nous nous rendons.

En toute autre circonstance, ces dernières paroles eussent éveillé les craintes de Jus-