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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/239

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SÉDUCTION.

D’abondantes larmes coulèrent aussitôt sur les joues de l’orpheline.

— Hélas ! dit-elle, si la volonté suffisait, le ciel m’est témoin que je n’hésiterais pas à m’ensevelir dans un cloître ; mais, il faut bien vous l’avouer, mon père, j’aime encore ce monde, qui peut-être ne devrait m’inspirer que de l’horreur.

— Ne vous alarmez pas si vite, ma fille ; il ne s’agit pas de vous cloîtrer, mais seulement d’entrer dans la très-respectable corporation des sœurs de charité. Vous conserverez là une assez grande liberté, et vous serez à l’abri des séductions qui vous ont fait courir de si grands dangers. J’ai la certitude d’être bientôt attaché à l’une des paroisses les plus importantes de Paris : vous aurez donc en moi, à la fois, un directeur et un ami fidèle et dévoué, dont vous adoucirez