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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/240

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JUSTINE.

les chagrins ; car moi aussi, ma fille, j’ai besoin de consolation !…

— Mon père, ayez pitié de moi ! Vous m’avez crue un ange, et je ne suis qu’une faible créature ; oserai-je devenir l’épouse de Jésus-Christ quand l’amour que m’a inspiré Georges brûle mon cœur ?…

— Georges ! un forçat !

— Oh ! grâce ! grâce ! ne me tournez pas le poignard dans le sein… Georges ne mérite pas les tourmens qu’il endure… Oh ! si, comme moi, vous connaissiez sa belle âme, si vous saviez quels nobles sentimens font battre son cœur !… Georges ! Georges ! je ne serai point parjure ; mon dernier soupir sera pour toi !

Dans ce moment d’exaltation, Justine avait levé les mains au ciel ; ses longs che-