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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/245

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SÉDUCTION.

avait succédé une sorte de torpeur qui l’empêchait de comprendre toute cette allégorie du séducteur en soutane.

— Elle réfléchit, elle hésite, pensa l’abbé ; je me trompe fort, ou mes affaires sont bien avancées. Ne précipitons rien pourtant ; j’ai cru reconnaître que la petite n’est pas de celles qu’il faut emporter d’assaut. Au reste, je suis loin d’avoir employé tous mes moyens, et il y a de bonnes raisons pour qu’elle ne m’échappe pas.

— Adieu, ma fille, dit-il en se levant.

Et cette fois il soupira, et posa ses lèvres sur la main qu’il s’était contenté de serrer la première fois.

— Adieu, mon père, dit Justine en sortant de l’espèce de léthargie qui lui avait ôté pendant quelques momens l’usage de ses facultés.