Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
243
UN SACRILÉGE.

venait à se représenter l’échafaud dressé pour elle, cette foule hideuse et féroce rassemblée pour voir tomber sa tête, pour se repaître de l’agonie terrible qui précède l’exécution ; quand elle pensait qu’un coup de hache allait bientôt la jeter dans l’éternité, elle si jeune, si douce, si aimante ! alors l’instinct de sa conservation faisait explosion : ses cheveux se dressaient, ses yeux devenaient hagards, elle étendait les bras comme pour repousser le bourreau, et s’écriait : — Je ne veux pas mourir !

— Tiens ! c’te farce ! s’écrie l’une de ses compagnes de captivité ; dirait-on pas que Charlot casse-bras a besoin de son avis pour savoir ce qu’il a à faire ? N’fais donc pas l’enfant, ma fille, on n’est buté qu’une fois, et c’est si court qu’on n’a pas le temps d’y penser.

— Comme t’en parles, la Guirand ! Dirait-