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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/259

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UN SACRILÉGE.

n’avaient ni âme ni entrailles. L’infortunée endurait cette horrible torture depuis vingt-quatre heures, lorsqu’un gardien vint lui annoncer qu’un respectable ecclésiastique demandait à être introduit près d’elle. La pauvre enfant, ignorant les lois, et persuadée que la sentence de mort prononcée contre elle était irrévocable, crut que sa dernière heure allait sonner, et elle s’évanouit. Quand elle recouvra l’usage de ses sens, l’aumônier, son protecteur, était près d’elle : c’était l’ecclésiastique qu’avait annoncé le gardien. La vue de cet homme rendit quelque calme à Justine, qui ignorait encore toute l’infamie des moyens qu’il avait employés pour arriver à ses fins.

— Mon père, mon père, dit-elle, ne m’abandonnez pas… Ils veulent me tuer… Ce matin, j’ai cru entendre le bruit de l’échafaud qu’on dressait… Ô mon père ! Dieu et vous