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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/260

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JUSTINE.

savez que je suis innocente de l’horrible crime dont on m’a accusée, et pour l’expiation duquel on demande ma tête…

— Calmez-vous, ma chère fille : vos maux sont grands, mais la puissance de Dieu est plus grande encore. Il n’est pas impossible de vous sauver ; et, quoique le moment soit mal choisi pour vous adresser des reproches, je ne puis m’empêcher de vous faire observer que, si vous vous étiez jetée sans réserve dans les bras de notre sainte religion, ainsi que je vous l’avais conseillé tout d’abord, vous vivriez maintenant heureuse et ignorée au milieu de saintes femmes…

— De grâce, mon père, ne m’accablez pas !…

— Ce n’est pas mon intention : je suis venu pour vous sauver, et non pour vous perdre. J’imagine qu’après la terrible épreuve