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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/278

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JUSTINE.

Il disparut avant que Justine eût pu lui répondre : ses collègues frappaient pour la troisième fois, lorsqu’il arriva et leur ouvrit.

— Où étais-tu donc, Martin ?

— Ne m’en parlez pas ! c’est cet original d’abbé qui vient pour confesser sa pénitente : celle-là aura bien du malheur si elle ne meurt pas en état de grâce !

— Eh bien ! est-ce que ça empêche… ?

— Ça n’empêche rien du tout : que les gardiens boivent et que les abbés confessent ; chacun son lot.

On convint que Martin résonnait admirablement bien ; en conséquence l’alcool fut immédiatement chauffé, brûlé, sucré et citronné ; puis il coula à grands flots dans les verres des trois commensaux, dont il appesantit les yeux en même temps qu’il cha-