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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/28

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JUSTINE.

Il reprit tranquillement le chemin de son domicile en fredonnant un air d’opéra, et, lorsqu’il entra chez lui, à peine songeait-il à ce qui venait de se passer. Il n’en eût pas dit un mot si, en le déshabillant, son valet de chambre n’eût remarqué quelques taches de sang sur ses vêtemens.

— Monsieur le comte se serait-il blessé ?

— Pourquoi cette question, Joseph ? Ah ! ces taches… ce n’est rien. Conçois-tu cet original de Melleran à qui j’offre une maîtresse riche pour le remettre un peu dans ses affaires, et qui préfère un coup d’épée au travers du corps ?

— C’est drôle : mais il y a des gens comme cela.

— Oui, des imbéciles enfarinés de pré-