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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/280

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JUSTINE.

n’a pas besoin d’y voir beaucoup pour pousser des verroux.

En parlant ainsi, il conduisit la jeune fille jusqu’au premier guichet où se trouvait un autre gardien dont la vue n’était pas troublée par les fumées du punch ; mais qui, à l’aspect d’une soutane et d’un chapeau cornu, se hâta d’ôter sa casquette d’une main, tandis que de l’autre il tournait la clef de la dernière porte que Justine eût à franchir.

Le premier mouvement de l’orpheline, lorsqu’elle eût perdu de vue les murs de la prison, fut de tomber à genoux pour rendre grâce à Dieu de sa délivrance ; mais en ce moment elle se sentit violemment saisir par le milieu du corps : c’était l’aumônier qui l’avait attendue, et qui la suivait depuis qu’elle avait mis le pied dans la rue.

Vous aurez le temps de prier demain,