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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/281

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DOUBLE FUITE.

ma chère fille, lui dit-il ; le plus pressé maintenant est de vous mettre en lieu sûr… N’oubliez pas surtout que le parjure est le plus grand de tous les péchés aux yeux de Dieu, dont vous n’avez pas en vain imploré la miséricorde.

Ces paroles jetèrent de nouveau le désespoir dans l’âme de Justine ; et, en songeant au prix que cet infâme avait mis à sa liberté, peu s’en fallut qu’elle ne regrettât sa prison. Elle parvint néanmoins à se dégager des bras de l’abbé.

— Je vous suivrai, monsieur, lui dit-elle.

— J’ai une voiture à deux pas d’ici ; donnez-moi votre bras.

Les forces de la pauvre enfant étaient épuisées ; elle se sentait défaillir. Il lui fut donc impossible d’opposer la moindre rési-