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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/282

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JUSTINE.

stance, et l’abbé l’emporta plutôt qu’il ne la conduisit.

— Mon bel ange, lui dit-il lorsqu’ils furent dans la voiture, faudra-t-il que je vous rappelle la foi jurée ? N’ai-je pas mérité quelque peu de reconnaissance ?

— Ô monsieur ! ma reconnaissance serait éternelle si vous consentiez à me relever de ce fatal serment qui m’a été arraché par le désespoir et l’aspect d’une mort horrible.

— Pourquoi parler de vos chagrins, ma chère enfant, puisqu’il dépend de vous qu’ils ne se renouvellent jamais ?

— Ainsi donc vous n’exigerez pas…

— J’exige que vous ne compromettiez pas le salut de votre âme en vous parjurant.

— Oh ! je vous en conjure, ayez pitié de