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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/286

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JUSTINE.

— S’il en était ainsi, monsieur l’abbé, Dieu ferait taire la voix de ma conscience qui s’élève pour m’ordonner de résister.

— Résister ! dites-vous ?… Vous osez parler de résistance après le serment solennel que vous avez fait sur le saint Évangile ?… Eh ! malheureuse ! ne voyez-vous pas les portes de l’enfer qui s’ouvrent pour vous livrer passage et se fermer éternellement sur vous ?… Mais vous êtes mon bien, et non celui de Satan ; je vous défendrai malgré vous-même contre l’esprit malin… Oui, vous êtes à moi, Justine ; rien ne saurait vous délier de vos sermens : cessez donc d’être rebelle à la volonté de Dieu !

À ces mots, le prêtre, le visage en feu, les yeux étincelans, s’élança vers la jeune fille ; déjà il l’étreignait fortement dans ses bras, et, malgré les efforts qu’elle faisait pour