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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/298

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JUSTINE.

remit en marche. Dix minutes après elle avait franchi la barrière, et, vers onze heures, elle était déjà loin ; mais la fatigue qui l’accablait était telle qu’elle se trouva dans l’impossibilité absolue de marcher davantage.

Le temps était superbe, la lune éclairait la campagne, et permettait de voir à une assez grande distance. Justine aperçut, à un quart de lieue environ de la grande route, une fort belle maison de campagne : La pauvre fille rassembla ce qui lui restait de forces, s’engagea dans une allée de peupliers qui aboutissait au grand chemin, et arriva bientôt à la porte du château qu’elle avait aperçu. Justine s’arrête un instant, prépare son thème, se tient prête à répondre convenablement à toutes les questions qui pourront lui être faites, et, s’armant enfin de résolution, elle s’approche de la grille et sonne. Le portier arrive, demande d’abord assez