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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/326

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JUSTINE.

sieurs reprises, il avait sondé le jeune Valmer, et lui avait fait entendre qu’avec de l’argent il lui procurerait aisément les moyens de s’évader ; Georges avait évité de répondre catégoriquement, d’abord parce qu’il n’avait pu soustraire la moindre somme à la rapacité des gardiens, et ensuite parce qu’il craignait d’être trahi ; mais cette dernière crainte était bien affaiblie depuis qu’il avait pu étudier le caractère de son compagnon, et ce fut lui cette fois qui entama, à voix basse et pendant la nuit, le chapitre favori des prisonniers.

— Vous pensez donc, père Guibard, lui dit-il, que, moyennant une somme…

— Plus bas, mon garçon… Il paraît que tu es lesté ? Je m’en suis douté, cet abbé-là m’avait tout l’air d’être venu ici pour chanter une messe à ton intention… Combien as-tu ?