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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/330

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JUSTINE.

partir de ce lieu, devaient faire la route à pied. Georges la vit, lui lança un regard significatif, et presque aussitôt laissa tomber sur le pavé le billet qu’il avait écrit pendant la nuit. Au bout de quelques secondes, Georges regarda de nouveau ; Justine n’était plus à sa fenêtre ; mais il l’aperçut à l’endroit même où il avait laissé tomber son billet, et il tressaillit de joie. L’orpheline avait effectivement ramassé le précieux papier, elle avait reconnu ces caractères tracés par une main chérie, et elle songeait aux moyens d’arriver à un résultat favorable. En ce moment une voiture publique vint à passer ; elle suivait la même route que les condamnés ; plusieurs places étaient vacantes ; Justine en prit une en annonçant qu’elle la quitterait à la ville voisine, et elle eut bientôt dépassé la chaîne. À midi elle mettait pied à terre : deux heures après elle avait fait emplette des objets nécessaires, et un commissionnaire