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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/331

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LES FORÇATS.

qu’elle avait généreusement payé attendait à l’entrée du faubourg l’arrivée des condamnés. Ces derniers, selon l’usage, tendirent leur bonnet en implorant la pitié publique en entrant dans la ville. Georges jusques alors avait été le seul qui se fût abstenu de présenter cette humiliante requête à la multitude ; mais cette fois il fit comme les autres, et le commissionnaire auquel Justine l’avait signalé, l’ayant aisément reconnu, tant les indications étaient exactes, une lourde pièce de deux sous vint tomber dans le bonnet du réfractaire : il la saisit ; en détacha un petit papier grand comme la moitié de l’ongle, qui était collé par un peu de cire, et sur lequel il lut : Toute la nuit ; cinquante pas au nord.

L’espérance fit délicieusement battre le cœur du pauvre garçon : Justine l’avait compris ; il se crut sauvé.