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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/332

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JUSTINE.

Avale la douleur, ou tu es marron (pris), lui dit le vieux forçat, qui suivait tous ses mouvemens.

Georges obéit, et broya sous ses dents le billet qui lui annonçait une prochaine délivrance. Il était temps ; car le capitaine qui commandait la chaîne, ayant conçu quelques soupçons, fit fouiller, quelques minutes après, tous les condamnés.

— Çà, mon garçon, dit le père Guibard, j’espère que, ton abbé et toi, vous ne m’oublierez pas dans vos prières : les hommes se rencontrent plus aisément que les montagnes, et j’ai dans l’idée que nous nous reverrons bientôt.

— Vous parlez comme si j’étais libre, père Guibard.

— Oh ! ma foi, il s’en faut de si peu, qu’à