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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/342

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JUSTINE.

sans accident : Georges se donnait pour le précepteur de Justine ; c’était, disait-il un jeune séminariste qui allait reprendre ses études, et de la conduite duquel il était chargé. Arrivés à Lyon, ils résolurent de s’y fixer : ils possédaient encore une somme assez considérable pour pouvoir élever un petit établissement de lingerie ; Georges pourrait donner des leçons de dessin. Ainsi ils n’auraient pas à craindre la misère, et pourraient faire des économies, dont une grande partie serait envoyée à leur mère, la bonne madame Valmer, qui croyait ne devoir jamais les revoir.

Ce projet était sage ; l’exécution en fut prompte : Georges y mit à la fois tant d’intelligence et d’activité, qu’au bout de quelques jours Justine, qui avait repris les habits de son sexe, fut installée dans le comptoir d’un joli magasin.