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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/343

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CALME ET TEMPÊTE.

Le soir même de cette installation, Georges, en pressant tendrement la jeune fille sur son cœur, lui dit :

— Justine, n’es-tu pas à moi devant Dieu ?

La jeune fille rougit et cacha son joli visage dans le sein de son ami.

— Un mur d’airain, reprit Georges, nous sépare des autres hommes : leurs lois ne peuvent être nos lois ; ce sont eux qui ont brisé le pacte qui nous attachait à la grande famille. Ils sont si corrompus, qu’ils ne peuvent sceller la plus sainte union sans se demander mutuellement des garanties ; à toi mon amour doit suffire…

L’orpheline était vivement émue ; elle aimait Georges de toute la puissance de son âme ; elle lui eût sans hésiter fait le sacri-