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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/351

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CALME ET TEMPÊTE.

— Langage de simple ! Eh ! mon garçon, commencer aujourd’hui ou demain, qu’est-ce que ça change à l’affaire ? Et puis chacun pour soi, et il ne faut pas que l’un soit plus intéressé à se taire que l’autre.

Georges comprit, et il se hâta de s’exécuter ; car la frayeur de Justine était telle, que, bien qu’elle eût repris connaissance, elle ne pouvait prononcer un mot.

— On a bien de la peine à vous faire prendre de l’or contre des gros sous, dit le forçat en se retirant ; mais ça viendra avec le temps ; vous vous formerez, et vous verrez que l’on fait plus vite fortune dans cette partie-là qu’en vendant des chiffons.

Dès que Georges et Justine furent seuls, ils réfléchirent à ce qu’ils devaient faire. L’orpheline voulait fuir à l’instant même ; mais Georges lui représenta qu’une disparition