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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/354

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JUSTINE.

tageait pas la sécurité de son ami ; cependant ses craintes étaient moins vives, lorsqu’un jour le père Guibard reparut tout-à-coup. Sa présence produisit l’effet de la foudre : les jeunes gens demeurèrent immobiles et se regardèrent sans pouvoir parler.

— Cette fois-ci, mes enfans, dit le vieux coquin, c’est de la blanquette (argenterie) que je vous apporte. Dans notre partie, voyez-vous, il ne faut pas être trop difficile : on prend ce qu’on trouve ; aujourd’hui blanc et demain jaune. L’important, c’est que la quantité compense la qualité.

Il aurait pu parler long-temps encore sans être interrompu ; la frayeur de Justine n’avait cependant pas été si vive que la première fois ; mais Georges était plus accablé ; il voyait, pour ainsi dire, sa dernière planche de salut lui échapper.