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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/366

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JUSTINE.

voulait que la justice fût bannie de cette terre, nous la retrouverions dans le sein de Dieu, où nous serons quelque jour réunis.

Le jeune Valmer répondit par un sourire d’incrédulité, qui brisa le cœur de la pauvre fille, en même temps qu’il l’affermit dans la résolution de faire tête à l’orage. Fort heureusement, nos deux jeunes gens n’étaient pas connus sous leurs véritables noms, de sorte qu’ils n’eurent pas à redouter le passé, mais seulement à répondre du crime de recel dont ils étaient accusés.

L’instruction eut son cours, et, d’après ce que nous en avons dit, on sait ce que c’est chez nous que l’instruction d’un procès criminel : il s’agit d’un homme ordinairement chevalier de la légion d’honneur, lequel n’est réputé habile qu’en raison du nombre des coupables qu’il découvre parmi les malheu-