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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/367

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NOUVEAU PÉRIL.

veux, dont l’avenir est entre ses mains. Cet homme, tient à honneur de faire dire à un accusé le contraire de ce que ce malheureux a voulu dire : s’il dit oui, le greffier écrit qu’en disant oui il a avoué qu’il n’osait dire non, et, en général, les questions sont disposées de telle sorte que les dénégations les plus formelles se trouvent presque toujours métamorphosées en aveux ; d’où il suit qu’il faut être trois fois innocent pour être reconnu tel par un juge d’instruction… Oh ! en vérité, je vous le dis, la justice, en France, est une admirable chose !…

Quoi qu’il en soit, les charges qui s’élevaient contre Justine étaient tellement vagues, que le moindre examen suffit pour les dissiper : confrontée avec le père Guibard, ce dernier avait déclaré ne pas la connaître ; il soutenait n’avoir eu affaire qu’à Georges ; encore prétendait-il que ce dernier, en recevant de lui des objets volés, ignorait qu’ils