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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/376

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JUSTINE.

à Georges, que je chéris et dont je suis si tendrement aimée !… Ah ! monsieur le comte, ce sacrifice serait au-dessus de mes forces : je veux vivre ou mourir avec lui.

— Vous ne songez donc pas, ma chère Justine, à l’infamie dont le nom de cet homme sera toujours entaché ?

— Mais son âme est belle et pure, monsieur le comte… Oh ! si vous le connaissiez ! si vous saviez que de noblesse il y a dans ce cœur qui s’est donné à moi !… Non, non, Georges, je ne t’abandonnerai pas !

Le comte vit bien que ce n’était pas là une position à emporter de vive force, et il se garda bien d’insister ; mais il offrit à Justine un appartement dans son hôtel, ce que l’orpheline n’eut garde d’accepter.

— N’aurais-je réussi qu’à vous inspirer des craintes, ma belle pupille ? lui dit-il.