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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/390

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JUSTINE.

donnerez, et le reste me regardera : alors je veux que le diable me brise les côtes si le camarade va faucher le grand pré !

— Malheureux ! croyez-vous qu’il veuille être sauvé à ce prix ?

— Diable ! il serait donc bien difficile ?

— Oh ! vous ne pouvez pas le comprendre, vous autres !… Georges est pur, il est innocent ; c’est un ange qui souffrirait mille morts plutôt que de commettre une action répréhensible… Ô mon Georges ! je resterai digne de toi !… Vous ne savez donc pas qu’il sera libre bientôt ? L’ordonnance qui lui fait remise de la peine doit être signée aujourd’hui même…

— Ah ! vous en êtes encore à l’eau bénite de cour !… Grand bien vous fasse, ma fille ! Mais, voyez-vous, si le pauvre garçon ne compte que là-dessus, dans dix ans il mangera encore des fèves.