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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/395

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LE COMTE ET LE BANDIT.

secourue et protégée au péril de sa vie, alors que ceux qui me devaient aide et protection m’abandonnaient ou tentaient de me déshonorer.

— Calmez-vous, ma belle amie. Je ne vous blâme pas ; mon Dieu, la reconnaissance est un sentiment si naturel ! Je voudrais qu’il me fut possible de vous satisfaire à l’instant même ; mais, je vous l’ai dit, ces sortes d’affaires marchent toujours fort lentement, et ce n’est même que comme cela qu’elles peuvent arriver à bien.

Ô mon Dieu ! mon Dieu !… Il n’y a donc aucun moyen de l’empêcher de partir ?… Monsieur, vous ne connaissez pas Georges : s’il part, je ne le reverrai jamais ; il mourra avant d’arriver à l’horrible lieu où ils veulent le conduire… Au nom de Dieu ! aidez-moi à le sauver de son désespoir.