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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/394

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JUSTINE.

rait vos ossemens dans le cimetière des suppliciés.

— Au bagne ! mais y pensez-vous ?… Georges au bagne !

— C’est une nécessité à laquelle il faut vous soumettre… Après tout, ma belle amie, il faut convenir que votre exaltation vous fait voir les choses tout autrement que vous ne les verriez de sang-froid : je vous accorde que Georges a toutes les qualités que vous lui trouvez ; c’est un homme bon, loyal, probe… Mais cet homme si vertueux s’est mis en guerre ouverte avec la société en refusant d’obéir aux lois ; cet homme a donné la mort à deux de ses semblables… Et qu’a-t-il fait pour expier ces crimes ? il vous a séduite…

— Dites qu’il m’a sauvée, monsieur le comte, s’écria Justine en jetant sur son interlocuteur un regard d’indignation ; il m’a