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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/400

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JUSTINE.

été mise à une si terrible épreuve ; prête à succomber, elle recueillit ses forces, s’enfuit précipitamment et s’enferma chez elle, bien déterminée à ne plus revoir cet homme extraordinaire, dont les paroles l’avaient entraînée jusqu’au bord du précipice.

— Oh ! la sotte engeance ! disait le père Guibard en se retirant : l’un lui met le pied sur la gorge, l’autre lui tend une main libératrice, et c’est avec son bourreau qu’elle fait alliance !… Mais ce n’est pas fini : j’ai encore plus de trente-six heures devant moi, et il ne sera pas dit que je n’aurai eu que des paroles au service du pauvre garçon dont tout le crime est de m’avoir rendu service. Après tout, il ne faut pas une armée pour pénétrer jusqu’au cabinet de ce comte de Bonvalier : j’irai et j’en sortirai avec la somme nécessaire, ou j’y laisserai ma peau.


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