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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/406

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JUSTINE.

Elle accepta donc avec joie la proposition que lui faisait le comte, et le soir même ils arrivèrent à la maison de campagne où vivait Juliette, maintenant baronne de Carimont.

Les deux sœurs se jetèrent dans les bras l’une de l’autre.

— Ô ma chère Justine ! dit Juliette, que de fois j’ai gémi sur ton sort, depuis que la fatalité nous a séparées !… Que de fois j’ai demandé au ciel qu’il te donnât cette rectitude de jugement qui te manquait, et dont le défaut te faisait prendre pour des monstruosités les choses les plus ordinaires de la vie !

— Ne parlons pas de cela, ma bonne Juliette ; ne trouble pas le plaisir que j’éprouve à te retrouver sage et heureuse…

— Heureuse comme tu pourrais l’être de-