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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/407

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DEUX MONSTRES.

main, ma bonne Justine… Eh ! mon Dieu ! le bonheur est chose si facile à trouver quand on le cherche bien !… Mais voici ton beau visage qui se rembrunit ; n’allons pas plus avant pour aujourd’hui. Demain, si cela ne te déplaît pas trop, nous nous entendrons un peu plus sur cette question. Pauvre sœur ! il y a si long-temps que tu parcours les îles désertes de la fiction, que tu ne peux manquer de te trouver heureuse sur la terre ferme de la réalité.

Justine ne put répondre ; toutes ses facultés semblaient suspendues, et l’intervention du comte arriva fort à propos pour lui donner le temps de se reconnaître.

— Allons, enfans, dit-il, allez-vous disputer sur des choses sans nom ?… Baronne, l’expérience est pour vous, et il serait bien mal de manquer de générosité… Quant à vous, belle Justine, que vous dirai-je ? L’illusion