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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/453

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JUSTINE.

présence d’esprit de cet homme dans une pareille circonstance ; il sentit en même temps l’espoir renaître dans son cœur.

— Vous espérez donc que nous nous tirerons d’ici ? dit-il.

— Moi, mon garçon, tant que le grand diable n’aura pas fait du bouillon avec ma carcasse, je ne désespérerai de rien. Crois-tu donc que je n’aie pas plus d’une fois battu la semelle dans un lieu pire que celui-ci ?… Il y avait cette différence que j’avais les chaînes aux pieds et rien dans les poches, tandis que j’ai maintenant des jaunets dans ma ceinture, un étui qui contient de quoi couper la ferraille, deux crucifix à ressort qui n’ont jamais raté, et un brave garçon bien disposé à défendre sa peau.

— Ô Justine ! serais-je assez heureux pour te sauver !…

— Que le diable t’emporte ! vas-tu recommencer à nous faire faire des bêtises ?