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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/452

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DÉLIVRANCE.

oreilles dans cette caverne que l’enfer confonde… Moi, vois-tu, quand je m’embarque sans biscuit c’est que je ne sais pas où il y en a ; aussi, à tout hasard, j’ai mis mes deux vieux amis dans mes poches avant de partir, et j’ai, en outre, un eustache qui ne demande qu’à être bien emmanché pour rendre service. À présent, raisonnons : si cet enragé de comte avait voulu nous faire passer le goût du pain, ça serait déjà fait ; puisque ça ne l’est pas, il est présumable qu’il nous enverra de quoi nous empêcher de mourir de faim ; alors tu comprends qu’il faudra jouer des poignets. Tiens, voici un de mes pistolets ; mais songe bien que nous n’avons que deux coups à tirer, que ce n’est pas le cas de brûler sa poudre pour rien ; d’ailleurs ça fait un bruit de tonnerre, et il n’en faudrait peut-être pas davantage pour nous mettre sur les bras plus d’animaux que nous n’en pourrions tuer.

Georges ne put s’empêcher d’admirer la