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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/480

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RETOUR À PARIS.

— À Paris, grand Dieu ! revoir cet horrible pays où j’ai tant souffert !

— C’est que nous étions séparés, ma tendre amie ! Paris est le lieu où l’on se cache le plus facilement, où l’on se perd le mieux dans la foule. Nous nous logerons dans quelque mansarde ; je chercherai de l’occupation et nous pourrons vivre ignorés, puisque c’est là le seul bonheur auquel nous puissions aspirer maintenant.

— Oh ! tu dis vrai, mon Georges ; c’est parce que nous étions séparés que j’ai souffert : près de toi, j’oublie mes chagrins et l’avenir me fait moins peur.

Ils arrivèrent bientôt sur la route ; Georges ne s’était pas trompé ; une diligence passa au moment où ils mettaient le pied sur le pavé.

— Conducteur, avez-vous des places ?