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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/481

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JUSTINE.

— Il n’y a personne dans le coupé.

— Nous allons y monter, et je vous paierai trois places afin que vous n’y receviez pas d’autre voyageur.

— Bon, bon, mon gaillard ! disait le conducteur en mettant pied à terre et riant dans sa barbe ; je connais ton affaire… La poulette est ma foi gentille… Elle veut voir du pays, cette jeunesse ; c’est bien naturel… Oh hé ! en route !

Et le pavé recommença à trembler sous les roues de la lourde machine. Le voyage se fit sans accident ; les amans se livraient tout entiers au plaisir d’être réunis, et oubliaient presque leurs chagrins ; il y avait si long-temps qu’ils n’avaient goûté quelques instans de bonheur ! Le conducteur, toujours persuadé qu’il avait affaire à des jeunes gens de bonne famille qui faisaient leurs fre-