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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/49

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DEUX SŒURS.

— Misérable ! si vous faites un pas vers moi, je me précipite !

— Pauvre enfant !… Mais c’est de la démence !…

— Retirez-vous, Satan ! ou craignez la vengeance du ciel !…

— Si je ne craignais que cela, mon cœur, je vous aurais bientôt appris à ne rien craindre du tout ! Mais je serais un grand sot de risquer quelque chose pour une pécore que j’abandonnerais volontiers à mes laquais après la première nuit… Vivez donc, vierge pudibonde ! Je veux que le diable m’emporte si je me sens maintenant le moindre désir de faire de vous une femme d’esprit ! Laissez donc votre vertu dormir en paix, jusqu’à ce que quelque goujat s’empare sans façon de ce que vous refusez à un gentilhomme qui vaut mieux que vous.