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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/48

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JUSTINE.

— Juliette, demain sans doute tu seras plus sage, et le ciel, je l’espère, nous protégera cette nuit.

— Cette pauvre fille me fait vraiment pitié, dit Juliette en fermant brusquement la porte qui séparait sa chambre de celle de sa sœur.

Justine tombe à genoux, car elle se sentait la force de prier. Une heure après elle était encore dans cette humble posture, et ses prières ferventes montaient vers le ciel ; elle le croyait du moins : tout-à-coup la porte s’ouvrit sans que le moindre bruit se fît entendre, et un cri d’effroi vint expirer sur les lèvres glacées de Justine lorsqu’elle eut reconnu le comte. Prompte comme la foudre, elle s’élance vers la fenêtre qu’elle avait eu la précaution de laisser entr’ouverte, et se cramponne au balcon en s’écriant :