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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/494

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LES DEUX CONDITIONS.

mande une demoiselle pour tout faire… C’est une condition superbe quand on sait remplir l’emploi, et avec ces jolis yeux-là… Une marchande de modes qui demande une jeune personne d’un physique agréable pour aller en ville… Un curé de la banlieue qui demande une nièce…

— Aurez-vous bientôt fini ces impertinences ? dit Georges, qui sentait le sang lui monter au visage. Nous voulons des emplois honorables…

— Diable ! croyez-vous donc qu’il ne soit pas très-honorable d’être la nièce d’un curé qui a plus de dix mille francs de revenu ?

— Passez, passez, je vous prie.

— Ma foi, que voulez-vous que j’offre à des gens qui refusent ce que j’ai de mieux ?… J’ai bien encore la femme d’un chef de division aux finances, qui demande une demoiselle de compagnie…