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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/509

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JUSTINE.

pour vivre ; ils ne portaient plus que des haillons, et ils couchaient sur un peu de paille.

Un jour, c’était le second qu’ils passaient sans pain, Justine pleurait et s’efforçait de cacher ses larmes à Georges qui, les bras croisés, marchait à grands pas dans la chambre, et semblait en proie à d’horribles pensées. Tout-à-coup, il s’élance vers la porte :

— Prends patience, Justine, dit-il d’une voix altérée, je vais bientôt revenir.

— Où vas-tu, Georges ? s’écria l’orpheline en le retenant ; que vas-tu faire ?

Et remarquant le désordre de ses traits, elle ajouta :

— Non, Georges, tu ne sortiras pas ainsi… mon bon ami, je t’en conjure, reste près de moi… Je suis mieux maintenant ; je n’ai plus faim.