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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/51

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DEUX SŒURS.

Il dit, et, obliquant brusquement à droite, il pénètre sans difficulté dans la chambre de Juliette.

— Sainte Vierge ! protégez-la, s’écria de nouveau Justine.

Mais à peine avait-elle achevé cette invocation, que des soupirs entremêlés d’éclats de rire se firent entendre ; elle reconnut la voix de Juliette, et s’évanouit.

Le plus profond silence et la plus grande obscurité régnaient autour de la pauvre fille lorsqu’elle recouvra l’usage de ses sens : elle sentait son cœur se briser de nouveau au souvenir de ce qui s’était passé, et, pendant quelques instans, il lui fut impossible de prendre une résolution ; mais, peu à peu, le souvenir des dangers qu’elle avait courus, et la crainte de se retrouver bientôt dans cette horrible situation, achevèrent de la ti-