Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
38
JUSTINE.

rer de l’état de marasme dans lequel la frayeur l’avait jetée, et, rassemblant ses forces, elle songea à fuir loin de ce repaire du vice le plus effréné. D’un pas chancelant elle pénètre pour la seconde fois dans le corridor dont nous avons déjà parlé ; plus heureusement inspirée, elle tourne à gauche au lieu de tourner à droite, et elle arrive bientôt, sans rencontrer d’obstacle, au milieu du jardin. Restait le mur extérieur à franchir : une échelle double, dont les jardiniers se servent pour tailler les arbustes, donna à Justine le moyen de vaincre cette dernière difficulté, et elle arriva bientôt sur la grande route, qu’elle commença à parcourir d’un pas rapide, ne sachant si elle s’avançait vers le nord ou vers le midi, et ne s’en inquiétant pas, son seul désir étant de s’éloigner le plus promptement possible de l’antre de corruption où sa vertu avait couru de si grands dangers, et où, selon toutes les ap-